Slam donc! (Ep. 3)
Notre invité du jour, Tokayo, artiste photographe et slammer, qui nous partagera ses goûts pour la lecture, ses références, pourquoi il aime la BD, et un live de « Proscrit », son dernier morceau.
Vous trouverez le podcast ici après sa diffusion le dimanche 25 février à 10h sur Radio Grenouille 88.8FM.
Proposition d’écriture (à envoyer avant le 7 Mars si vous voulez une chance d’être cité.e à l’antenne):
Nous allons faire une variations des bouts rimés, à vous de trouver l’autre rime, 6 syllabes environ, avec ces mots qui doivent apparaître dans l’ordre : ville, nombre, voyous, héritage, sang, arrogant, riposter, lutte, aveugle, amour.
On s’aidera de paronymes (incidents/incendie, sujétion/suggestion, ministre/sinistre) si l’on veut.
Exemple:
c’est la virée en ville
on va partir en vrille
on va partir en nombre
ce soir faire la bombe
avec mes potes les voyous
on va faire des jaloux
je dépense mon héritage
mon crédit mes dettes
avec le sang je partage
la rage d’la défaite
l’ivresse de l’échec
la crise du bien-être
tout avec le sang
je joue l’arrogant
sur insta reposter
par image riposter
mais toi mon cœur
mon cœur
pour toi j’vais épargner
mes mots mes insultes
pour toi j’veux préserver
notre intime lutte
tu m’as rendu aveugle
à la misère qui courre
au fond des immeubles
et ouvert à l’amour
Envoyez vos textes (ou vos vocaux) à ledaron@despapousamarseille.fr .
Musiques
Générique: extrait de « Fatigue Universelle » des Troublemakers, groupe mythique marseillais.
« Irruption », Gaël Faye.
Extrait de « Ridicule », Patrice Leconte, 1996.
Créer – voilà la grande délivrance de la souffrance, voilà ce qui rend la vie légère. – F. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.
Texte de Cécile:
Quand je descends en ville
Je roule comme une bille
Plein de gens ça fourmille
Au milieu du Vieux Port
Des hommes, des ombres,
Des femmes, en nombre.
Éviter les voyous
Cacher mon héritage
Finir en bain de sang
C’est pas mon avantage
Joue pas trop l’arrogant
Enlève moi ces gants
Je risque de riposter
Protège un peu ton nez
Avant que j’te culbute
Moi je crains pas la lutte
Cache moi cette graine
Qui gâche ta dégaine
Tes mots te rendent aveugle
N’attends pas que je meugle
Viens ici mon amour
Pour un jour, un détour
Texte de Véronique:
Abandonner la ville
La trace, l’indélébile.
Plus faire partie du nombre
Retrouver ma part sombre.
Fréquenter des voyous,
Des bad boys,des casse-cous
Ma haine en héritage
Je suis pas cette fille sage
De la lave dans mon sang
Mon père à cent pour cent
Lui le fou, l’arrogant
Qui se barre. Trou béant.
Apprendre à riposter
Plus jamais s’excuser
Rester toujours en lutte
#chuispasunepute
Debout comme une aveugle
En m’accrochant aux meubles
J’voulais goûter l’amour
Mais j’ai passé mon tour.
Texte de Fabienne P.
C’est de corps et de cris
qu’était emplie leur ville
ils n’avaient aucun doute
ils ne feraient pas nombre
peut-être y ont-ils cru
que l’union ferait force
mais c’était sans compter
l’incroyable cruauté
de ceux qui les attaquaient
qui les faisaient passer
pour d’ignobles voyous.
La sagesse en héritage
ils se sont demandés
comment éviter
l’horreur de la guerre
les crimes, la torture
le pillage et le sang
discuter, s’écouter
faire la paix et prier
quoi de plus arrogant ?
les armes ont riposté
message banalisé
les larmes des enfants
tentaient de faire écran
à la vie, à la mort
poursuivre la lutte
tombés jusqu’au dernier
adversaires aveugles
aux cris de souffrance
à leurs corps mutilés
ils laissaient derrière eux
un mur de silence
une enfance brisée
des pleurs étouffés
des vies entières privées
d’amour et de confiance.